Pucón - frontière Argentine - Bariloche

Publié le 28 octobre 2012 par Maud

Qui a dit qu’il faisait beau en Amérique du sud et que j’avais de la chance de quitter la pluie bretonne ? A tous ceux qui m’enviaient, je l’ai retrouvé l’espace de quelques jours ! Je vous avais déjà parlé de la saison des pluies au Pérou, et j’en ai d’ailleurs eu un aperçu puisqu’il n’a fait que pleuvoir mes derniers jours à Cusco. Mais quand c’est dans un endroit supposé être magnifique où il n’y a rien d’autre à faire que de belles randos et même l’ascension d’un volcan, et bien c’est vraiment plus déprimant. Et quand on a eu seulement 5 jours de pluie en 3 mois, on le supporte encore moins ! Bon, je ne vais pas me plaindre, je sais que j’ai de la chance, je suis à Pucón, au nord de la Patagonie ! Et plus le temps passe dans mon voyage, plus je devrais avoir du soleil (sauf peut-être dans le sud de l’Argentine et dans les montagnes du nord-ouest). Mais quand même c’est nul d’être là enfermée dans sa chambre d’hôtel à attendre que le ciel gris se dégage … ou pas ! A défaut d’avoir admiré de beaux paysages, j’aurais fait une belle rencontre à l’hôtel : Mathilde une française qui voyage seule aussi, et comme nos itinéraires se suivent, on va être ensemble pendant une semaine. Sur les trois jours (dont un où on n’est pas sorties), on aura quand même réussi à passer entre les gouttes pour se balader autour d’un lac, marcher jusqu’à une jolie cascade cachée entre les arbres et se baigner dans une piscine d’eau naturellement chaude (j’en suis à 8 en tout !) … même si on n’a pas échappé à la pluie en rentrant le soir ! Finalement, ça aurait pu être pire !!

Le soleil revient le jour où l’on s’en va en Argentine. Et heureusement, vu la journée qui nous attend ! Dans deux guides touristiques, ils parlent d’une manière plus « fun », plus belle et moins cher de passer la frontière. On en parle quand on va acheter les billets de bus, le mec dit que c’est possible. On est deux, on tente ! Après 3 bus différents (premier départ à 6h45) reliant des villes un peu perdues, on arrive à 12h15 au bord d’un lac d’où part le ferry qui le traverse en 2h. La mauvaise surprise c’est qu’avant de prendre le 3^ème bus (à 10h), on nous a dit que comme ce n’est pas encore la grosse saison, il n’y a pas de transport après le lac pour nous emmener à la frontière, mais qu’on peut toujours trouver des particuliers qui y vont. Peu de temps pour décider, le bus pour avoir le ferry part dans 5 minutes, pas envie de revenir en arrière pour perdre encore une journée et de l’argent. On est deux, on tente ! Montées dans le ferry, pas grand monde… Heureusement les gens arrivent petit à petit, il y a quelques voitures qui embarquent, certaines avec des plaques argentines, on reprend espoir ! Avant d'arriver, au moment de payer, le mec du bateau nous confirme qu’il n’y a pas de transports mais n’a pas l’air inquiet pour nous, on va trouver quelqu’un. J’entends la conversation de gens à côté qui parlent de nous, pas très sympas… Le bateau arrivé, les voitures partent vite et j’explique notre situation à un couple. Ils nous disent qu’ils vont à San Martin de los Andes (la grande ville la plus près de la frontière où on voulait aller, parfait !) et qu’ils peuvent nous emmener si on paie 25 dollars chacune (moins cool !). On hésite, prêtes à accepter (pas le choix !) mais ils ne nous laissent pas le temps : « réfléchissez-y, on va un peu plus loin, bonne chance » et en fait ils s’en vont !!! On va se renseigner dans un petit resto où une dame nous dit qu’il y a quelqu’un qui peut nous emmener à la frontière en voiture si on le paie bien sûr (mais c’est normal il ne fait le trajet que pour nous). Il emmenait trois autres personnes en fait, et vu le temps qu’il a mis à nous dire un prix il a dû gonfler un peu le tarif… Mais c’est de bonne guerre, il faut dire qu’il n’y a pas beaucoup de touristes qui passent par ici, et que les gens devaient bien se demander ce qu’on y faisait !! Certains nous regardaient comme si on était complètement inconscientes (peut-être que si ?!!) mais dans le guide ils disaient que ça se faisait « aisément » ! On leur racontera !!! La dame du resto a été particulièrement désagréable, on se rappellera de son haussement d’épaules sans un regard pour nous quand on lui demandera, alors qu’elle sortait de son resto pour chercher des boissons à l’arrière (nous croyant naïvement qu’elle venait nous aider), où était le propriétaire de la voiture… Ça m’est pas arrivé souvent de tomber sur des gens c***, mais alors elle, elle remporte la palme !

On monte donc dans cette voiture qui nous emmène jusqu’à la douane chilienne (7€ chacune pour 10 km quand même !), on redemande à un autre couple s’ils peuvent nous emmener, les dames de la douane essaient de nous aider, mais rien… On va à pied jusqu’au poste argentin, suivies des trois autres personnes de la voiture. On a un petit espoir qu’elles puissent nous emmener peut-être mais il s’envole quand l’une d’elles ne peut pas passer en Argentine puisque son passeport est déchiré (côté chilien on lui avait dit que ça passerait !). Les mecs de la douane passent un peu de temps à regarder nos passeports bien tamponnés, nous demandent ce que l’on fait dans la vie, rigolent gentiment de la situation, c’est plus agréable ! Bienvenidas en Argentina ! Ils nous disent qu’on peut faire du stop sans danger (on m’avait déjà dit que c’était sûr au Chili et en Argentine). On se dit qu’au pire, ils rentreront bien chez eux et qu’ils pourront toujours nous prendre au passage ! On quitte donc le poste, on marche jusqu’à un petit croisement et on attend… Quelques voitures passent sans s’arrêter. Mathilde reste positive, moi je suis moins habituée à ce genre de situations et même si je ne suis pas paniquée, je ne suis pas super rassurée !! Et puis on voit une voiture arrivée, à l’intérieur une famille. On leur demande où ils vont et s’ils peuvent nous aider : ils rentrent à San Martin de los Andes et n’hésite pas une seconde à nous prendre ! Ils vont d’abord voir une cascade et nous propose de les accompagner. Génial ! On va donc passer un super moment avec Alejandra, Claudio et leurs deux enfants Lautaro (prénom d’origine indigène) et Kiara qui sont en vacances dans la région. Premier contact avec l’accent argentin : le son « ll » prononcé « j » ou « ch » (qui donnera son surnom à Ernesto « Che » Guevarra) et le « vos » qu’ils utilisent à la place de « tu ». Echange d’hymnes nationaux sur la route et discussions en tout genre. On les remercie et ils nous disent que c’est normal, si jamais ils viennent un jour en France, ils aimeraient aussi être aidés. Du coup, on échange nos mails pour « si un jour ». Belle rencontre ! Ça m’a aussi permis de me rappeler ce que c’était que d’être avec des enfants (un peu speed en plus !), ça faisait un moment que ça ne m’était pas arrivé !

Donc voilà tout est bien qui finit bien ! :) Et surtout, ça aurait pu être pire, parce qu’au début on nous avait donné un départ de bus plus tard le matin et on aurait raté le ferry !!!

Nous voilà donc à San Martin de los Andes pour une nuit avant de reprendre le bus jusqu’à San Carlos de Bariloche. Passage par la route des sept lacs. Très belle piste qui longe … des lacs !! Mais aussi des forêts de grands arbres, la cordillère avec des montagnes moins hautes, des petits ruisseaux, des vaches et beaucoup plus de chevaux que dans les autres pays.

Bariloche c’est sur la même latitude que Pucón mais de l’autre côté des Andes, et donc … c’est le même climat ! Plus chanceuses, on a eu que 2 jours de pluie sur 4 ! Au début, on ne pensait pas y rester aussi longtemps, mais les bus sont très très chers en Argentine. Et on a vu que sur internet il y avait un bus pour le sud vraiment moins cher si on partait 2 jours plus tard que prévu (96€ au lieu de 150€ quand même !), en plus la 4^ème nuit à l’hôtel était offerte ! Et au moins ça nous a permis de profiter des 2 jours de soleil qui ont suivis : montée sur une colline avec une vue magnifique (la plus spectaculaire de la région il parait) sur des petits lacs de différentes formes et d’un bleu intense, avec en fond des montagnes aux sommets enneigés. Vraiment beau. Ensuite 2h de balade dans une forêt toute mignonne avec des petits miradors sur ces lacs et montagnes et à un endroit des arbres couleur cannelle dont il ne reste que très peu de spécimens dans le monde (en Argentine et au Japon) : les arrayanes. Le lendemain, on a pris un tour qui nous a emmené jusqu’au « glacier noir » au pied d’un volcan (glace mélangée à de la terre). Beau panorama au pied de ces montagnes, on a même vu une avalanche se produire tout en haut. Malheureusement, la route pour y aller était longue et pas aussi belle qu’on le pensait. On ne peut pas voir des choses magnifiques tous les jours, il faut se contenter de celles qui sont juste belles ;) En fait les paysages de cette région ressemblent beaucoup aux Alpes (il y a même des stations de ski l’hiver) et la ville de Bariloche a des airs de Chamonix avec ses maisons en bois, ses restos à fondue et ses souvenirs dignes de ceux que l’on pourrait trouver en France, sans oublier le fameux chocolat que les immigrés suisses ont importé.

Maintenant, après avoir rallongé mon programme, il est temps d'aller vers le sud de la Patagonie : d’abord El Calafate et El Chaltén dans le parc des glaciers, puis ce sera Ushuaia et la Terre de Feu ! C’est donc ravie et pleine d’envie que je vais prendre le bus demain matin, mais pour la dernière fois avec Mathilde. Et malgré les 28h de bus qui m’attendent, j’ai hâte !

La suite au prochain épisode ;)