Les ruines incas à Cusco

Publié le par Maud

Jeudi 25 novembre, nous sommes allés visiter avec notre guide les quatre sites incas des environs de Cusco : Tambomachay, Pukapukara, Q’enko et Saqsaywamán. Ce dernier est le plus important.

Le lendemain, balade dans le centre, rues incas et quartier San Blas. L’après-midi, nous avons visité Qorikancha dans le centre-ville, ancien temple du Soleil. Il fut détruit par les espagnols qui construisirent sur ses fondations l’église coloniale et le couvent de Santo Domingo.

 

 

Tambomachay, à 3700 m d’altitude, se compose d’un superbe bain cérémoniel en pierre d’où une source cristalline s’écoule dans des fontaines toujours en service. Surnommé « El Baño del Inca » (le bain de l’Inca), on l’associe à un culte inca de l’eau, ayant une vertu très purifiante pour eux.

 

Pukapukara signifie « fort rouge » en quechua. En effet, c’est une construction inca dont les pierres paraissent rougeâtres. Il est probable que cet édifice ait servi de poste de garde ou de chasse et une halte pour les voyageurs au temps de l’Empire inca. L’édifice comporte une esplanade supérieur qui offre une vue panoramique.

 

En quechua, Q’enko signifie « labyrinthe ». C’est un grand rocher calcaire, criblé de niches, d’escaliers et de sculptures symboliques dont des canaux en zigzag. Au sommet, on trouve une surface plane utilisée pour les cérémonies sacrificielles. C’est un peu loin que se trouve le Temple de la Lune selon de nombreux archéologues. Pour notre guide, cette grotte ne peut pas être un temple puisqu’elle ne possède pas d’ouvertures. Il s’agirait plutôt du tombeau de Pachacutec, mais comme toujours, rien ne peut être affirmé.

 

Construite à l'origine dans un but défensif, la forteresse de Saqsaywamán (« faucon satisfait ») a la forme d'une tête de puma, animal sacré dans la cosmologie inca. La ville de Cusco ayant été construite par Pachacutec de la forme d’un puma, Saqsaywamán en serait donc la tête.

Importante tant sur le plan religieux que militaire, elle est impressionnante par ses trois énormes murs en zigzag faits de pierres énormes assemblées dans le plus pur style inca : sans mortier et avec un ajustement parfait. Certaines pierres font près de 6 m de haut pour presque autant de large (la plus grande mesure 9 m de haut, 5 m de large et 4 m d'épaisseur, pour un poids d'environ 350 tonnes).

Erigée à l'initiative de l'inca Pachacutec et peut-être achevée sous celui de Huayna Capac, on estime que plus de 20 000 hommes travaillèrent pendant 50 ans à sa construction. La technique utilisée pour transporter et assembler de telles masses reste un mystère. Il faut savoir que ces civilisations ne connaissaient pas la roue ! Les enceintes, qui mesurent à peu près 360 m de long, sont reliées par des escaliers et des portes trapézoïdales.

La forteresse était garnie de trois tours dont il reste les fondations.

Il ne reste aujourd’hui que 20% des constructions d’origine. Peu après la conquête, les espagnols abattirent nombre de murs pour bâtir leur propres demeures, laissant sur place les blocs les plus lourds.

En 1536 a eu lieu l’une des plus terribles batailles de la conquête espagnole. Plus de deux ans après l’entrée de Pizarro dans Cusco, Manco Inca parvint à reprendre Saqsaywamán et l’utilisa pour assiéger les conquistadors. Manco était sur le point de vaincre les espagnols lorsque Juan Pizarro (le frère de Francisco, premier conquistador), accompagné de 50 cavaliers, lança une attaque désespérée et réussit à retourner la situation, mais fut mortellement blessé. Manco Inca survécut et se réfugia dans la forteresse d’Ollantaytambo, mais la plupart de ses soldats furent tués.

Chaque année sur ce site, le 24 juin, est célébré l’inti Raymi, la fête du soleil. C'est au moment du solstice d’hiver dans l'hémisphère Sud, jour où le soleil est le plus éloigné de la terre. Adorateurs du soleil et astronomes émérites, les Incas effectuaient des incantations pour son retour.

 

Qorikancha (« cour d’or » en quechua) fut le temple le plus riche de tout l’empire inca. A cette époque, ses murs étaient recouverts de 700 feuilles d’or, pesant chacune près de 2 kg. Des reproductions grandeur nature de plants de maïs en or et en argent étaient cérémonieusement « plantées » lors des rites agricoles. Il existait bien d’autres trésors en or massif (autels, lamas, nouveau-nés, reproduction du Soleil), qui ont disparu.

Quelques mois seulement après l’arrivée des conquistadors, ces fabuleuses richesses ont été entièrement pillées et fondues.

Divers rites religieux se déroulaient dans le temple, où étaient conservées les momies de plusieurs Incas, auxquelles on pouvait faire des offrandes. Qorikancha était aussi un observatoire où l’on surveillait les mouvements des astres.

Par contre, on doit faire preuve d’imagination pour voir tout cela car il ne reste pas grand chose, surtout comparé aux autres sites qu’on a pu voir (petite déception). Parmi ces vestiges, un mur courbe de 6 m de haut, parfaitement ajusté, entoure l’extérieur du site. Il a résisté aux violents séismes qui ont rasé la plupart des édifices coloniaux de Cusco.

Les murs intérieurs, assemblés à la perfection, les niches et les portes constituent d’excellents exemples de l’architecture trapézoïdale inca.

Ce site fut offert par Francisco Pizarro à don frère Juan, qui n’en profita pas longtemps puisqu’il mourut lors de la bataille de Saqsaywamán. Dans son testament, il légua le temple aux dominicains, qui depuis le conservent.

Le plus surprenant aujourd’hui est le curieux mélange d’architectures inca et coloniale (y compris des peintures catholiques).

Publié dans Pérou - Voyage

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